Humiliation

Un sentiment à apprivoiser, ou pas

Pour commencer ma réflexion du jour, en tant que coach, j’ai besoin de répondre à une question un peu générale du style :

Comment changer ou aider à changer sans passer par la case humiliation ?

Comme pour la case prison au Monopoly, l’humiliation est souvent une sanction à une action, une punition plus ou moins justifiée et plus ou moins teintée de mal chance après un comportement qui a manifestement été remarqué. Un comportement au sens large peut aussi consister à n’avoir rien fait…

Généralement la honte est déclenchée par une source ou un stimulus extérieur vécu comme une agression, avec la conséquence de se sentir rabaissé, dévalué, humilié. L’intention de l’émetteur n’est pas toujours très claire, ni toujours volontaire.

Aussi, le sentiment d’humiliation appartient surtout à celui qui le vit, et il convient certainement d’apprendre à le gérer, ou mieux s’en prémunir correctement, à la source.

Les émotions et sentiments, comme le suggère la roue des émotions de Plutchik, sont comme des couleurs qui se superposent, se mélangent. Tenter de les dissocier, de les nommer, permet de clarifier les couleurs dominantes du moment, mais quelque fois en omettant la couleur dominante du fond, la base, et pourtant.

Les couleurs “souffrance” dans leurs nuances sont souvent difficiles à exprimer de façon claire ou volontaire. Instinct de défense, d’auto-protection.

C’est d’autant plus lorsqu’on ne veut, ou ne peut revivre pareille souffrance, pareil événement. Paradoxalement, plus on se protège contre, plus la sensibilité reste présente.

Quelques axes de réflexion à ce stade pour en sortir ?

  • Désensibilisation émotionnelle ? Comme pour les allergies ou l’homéopathie. Vous reprendrez bien des petites doses d’humiliation ou d’abondon ?

    C’est une approche que je préfère laisser de côté pour le moment, même s’il convient de préciser qu’il s’agirait d’une approche empirique, volontaire, conduite avec transparence et pédagogie, et potentiellement sujette à l’effet Placebo.

  • Faire confiance au client sur ses intentions et la façon de s’y prendre pour résoudre un problème. L’écouter, être présent, et l’aider à exprimer et prendre conscience de ses propres zones d’ombres s’il en a exprimé la demande.

L’humiliation et la compétence

William Shutz dans le modèle de l’Element Humain fait un lien évident entre la peur de l’humuliation et le besoin de compétence, d’être reconnu pour ses compétences.

Petit REX personnel

Dans un contexte professionnel, l’humiliation est fréquente voire omniprésente. Sans bien sûr citer de sources, vous pourrez apprécier avoir vous-même rencontré certaines de ces situations.

Les situations favorables sont

  1. la responsabilisation excessive et le contrôle des écarts par une autorité extérieure.
  2. le syndrôme de l’imposteur, lorsque nous nous percevons nous même en-dessous de certaines attentes réelles ou imaginaires

Plus l’autorité et le jugement qu’elle rend sont publics et diffusés, plus l’effet d’humiliation est important, et ceci presque indépendamment de la gravité des faits.

Plus le comportement s’écarte de la norme, plus il heurte le comportement majoritaire, et plus il est susceptible d’être exploité par un représentant d’une majorité en quête de reconnaissance, de pouvoir d’influence, ou d’autorité.

Pourquoi ça fait mal ?

  • Notre fierté, notre ego est mis à mal.
  • Notre confiance en soi diminue.

Comment s’en sortir ? Quelques pistes…

  • Partager / discuter avec des personnes qui ont vécu un peu la même histoire, le même événement déclencheur, les mêmes soufrance. La compassion soulage mais attention à ne pas sombrer dans la pathos. L’important est d’aller vers une sortie, une action.

  • Coaching professionnel, je précise, pour être accompagné par une personne formée, supervisée et répondant à une éthique des professions d’accompagnement.

  • Psychothérapie, lorsque la soufrance est trop importante, trop profonde, et que les actions de coaching ne suffisent pas pour remonter la pente.

  • L’ELEMENT HUMAIN, William Shutz

Quelques références accessibles à tous

  • Les 2 ouvrages de Lise Bourbeau sur les blessures et comment en guérir

  • Le corbeau et le renard. Jean De La Fontaine

  • Des livres pour les parents et enfants, avec des mots simples.